Terrasse � Ste-Adresse
1867
"Terrasse à Sainte-Adresse" - 1867 - Metropolitan Museum of Art, New York
Chef de file du mouvement impressionniste, Claude Monet en fut l'expression la plus aboutie jusqu'� la fin de sa vie...     English version
DEBUSSY - Arabesques N�1 (1891)

 
 

Claude MONET

Le Leader de l'Impressionnisme

 

Monet est reconnu comme �tant l'un des cr�ateurs de l'impressionnisme, le plus convaincu et le plus constant des peintres impressionnistes, en m�me temps que le chef de file du mouvement impressionniste.

Depuis ses d�buts comme artiste, il fut encourag� � toujours �couter et transmettre ses perceptions, et toutes les critiques qu'il dut subir ne l'�loign�rent jamais de cette qu�te.

Claude Monet naquit � Paris le 14 Novembre 1840 mais toutes ses impressions d'enfant et d'adolescent sont li�es � la ville du Havre o� sa famille d�m�nagea vers 1845. Son p�re y tenait un commerce d'articles coloniaux.

 


Autoportrait au b�ret
1886


Collection particuli�re

L'HERITIER DE BOUDIN et JONGKIND

Alors qu'il �tait encore au lyc�e, il connut une certaine notori�t� en peignant des caricatures qu'il exposa dans le magasin de fournitures de dessin avec lequel Eug�ne Boudin travaillait � l'�poque. Finalement Boudin convainquit le jeune Monet, d'abord r�ticent, de peindre avec lui en plein air. Monet dira plus tard : "par le seul exemple de cet artiste �pris de son art et d'ind�pendance, ma destin�e de peintre s'�tait ouverte".

Sa famille n'�tait pas oppos�e � ce qu'il devint peintre, mais ses id�es ind�pendantes, sa critique de la peinture acad�mique et son refus de suivre une bonne Ecole d'Art provoqu�rent des disputes r�p�t�es au sein de sa famille. Finalement, Monet commen�a � travailler � Paris � l'Acad�mie Suisse, o� il fit la connaissance de Pissarro et C�zanne, avant de devoir effectuer ses obligations militaires.

Son service militaire en Alg�rie (1860-1861) fut interrompu par une grave typho�de qui le ramena en France, o� il recommen�a � travailler l'�t� 1862 avec Boudin et le peintre-paysagiste hollandais Jongkind, au Havre. Il dira � propos de Jongkind :"...compl�tant par l� l'enseignement que j'avais re�u de Boudin ,il fut � partir de ce moment mon vrai ma�tre, et c'est � lui que je dois l'�ducation d�finitive de mon oeil".

 


La rue de la Bavolle � Honfleur
1864

Stadische Kunsthalle Mannheim ,
Allemagne

 

Lib�r� par sa tante du reste de son service militaire, il reprit des �tudes plus s�rieuses � l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, mais surtout il int�gra l'Atelier d'un des professeurs de l'Ecole, le suisse Charles Gleyre, o� il allait se lier d'amiti� avec Bazille , Renoir et Sisley.

Dans les ann�es 1860, ces jeunes artistes fr�quentaient le Caf� Guerbois, un endroit o� Emile Zola et Edouard Manet se rendaient souvent.

LE SALON DE PARIS ET LA NAISSANCE DU MOUVEMENT IMPRESSIONNISTE

L'histoire de l'impressionnisme est indissociable de celle du Salon de Paris.

L'�volution sociale, �conomique et culturelle du XIXi�me si�cle avait eu pour cons�quence que les oeuvres d'art allaient �tre cr��es d�sormais pour l'essentiel par des artistes ind�pendants (et non plus au service de quelque prince ou corporation).

Pour ces artistes, trouver des possibilit�s d'exposition constituait une pr�occupation existentielle. Les marchands d'art et leurs galeries allaient certes prendre une importance croissante, mais, en France, la possibilit� d'exposition la plus importante et incontournable �tait "Le Salon de Paris".

 

A partir de 1863, le Salon se tient tous les ans et un jury compos� de membres de l'Acad�mie des Beaux-Arts et de pr�c�dents m�daill�s du Salon s�lectionnent les oeuvres expos�es. Pour la seule ann�e 1863, 4000 oeuvres furent refus�es sur les 5000 demandes faites par quelque 3000 artistes, ce qui conduisit en 1863 � la cr�ation du "Salon des Refus�s".

Pour Monet et ses amis, Renoir, Bazille, Sisley... les ann�es entre le Salon des Refus�s et la Guerre de 1870 allaient �tre plac�es sous le signe d'une recherche inqui�te de leur personnalit� artistique et d'une alternance rapide de succ�s et d'�checs. S'ils furent, � l'exception de C�zanne, s�lectionn�s au Salon � leur premi�re tentative (en 1865 pour Monet), ils essuy�rent ensuite des refus.

 


R�gates � Sainte-Adresse
1867
Metropolitan Museum of Art
New York

Durant toute cette p�riode, ces jeunes peintres consolid�rent les liens existant entre eux et en d�velopp�rent de nouveau, cherchant des inspirations et des th�mes picturaux nouveaux. A l'exception de ceux disposant d'une situation personnelle ais�e (Degas, Caillebotte, Bazille), ils connurent des p�riodes d'am�re pauvret�, et en particulier Monet - que Bazille aida financi�rement - lorsqu'il dut assumer seul son m�nage. Ils peignaient en plein air, dans les environs de Paris ou sur la C�te Normande, o� l'exp�rience des ph�nom�nes d'optique de la lumi�re et de la couleur qui les passionnaient �tait plus intense.

Un carrefour important de l'�volution de Monet fut lorsqu'il peignit en 1869 avec Renoir une s�rie de tableaux � La Grenouill�re, un lieu de loisirs et de rencontre � Bougival tr�s pris� des Parisiens, avec baignade, canotage et un restaurant flottant. Les toiles qu'ils peignirent en travaillant avec des touches de couleur rapides et vigoureuses, correspondant � l'animation turbulente du petit monde qui s'y pressait, marquent l'�mergence d'un nouveau style artistique domin� par l'impression, inaugurant ce qui allait cinq ans plus tard �tre appel� "Impressionnisme".
 

LA JOIE DE VIVRE MALGRE LA PAUVRETE


Femmes au jardin
1867
Mus�e d'Orsay, Paris

 

En 1870, Monet �pousa son mod�le Camille Doncieux, qui lui avait donn� son fils Jean (1867-1914); en 1878 leur deuxi�me fils, Michel, naquit. Camille posa pour de nombreuses toiles de Monet e.g. Les promeneurs, Femmes au jardin (Camille pose pour les 4), La femme � l'ombrelle, La japonaise , et beaucoup d'autres.

Pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870-71 et la courte guerre civile qui suivit (la Commune) , Monet v�cut � Londres et fut pr�sent� � Paul Durand-Ruel, un important marchand d'art, qui devait contribuer beaucoup � diffuser les oeuvres impressionnistes.

En 1874, dans une atmosph�re de plus en plus hostile de la part des milieux officiels, Monet et ses amis form�rent un groupe et expos�rent dans leur propre salon pour la premi�re fois. Une de ses oeuvres, "Impression, soleil levant" donna son nom au mouvement impressionniste.

A l'origine, le groupe des impressionnistes est ce petit groupe de jeunes peintres, tous �g�s de trente � quarante ans, partageant une nouvelle conception de la nature et de l'art. L'acte de peindre et l'oeuvre d'art qui en r�sulte y sont revendiqu�s comme un plaisir, celui du peintre et de sa cr�ation personnelle.

Dans cette nouvelle conception de l'art pour l'art, la v�rit� du tableau est relative parcequ'elle d�pend du sujet qui le peint et du spectateur qui le regarde, et qu'il n'est pertinent qu'� un moment et sous des conditions donn�es, ce qui souligne l'importance d'une ex�cution rapide, proche de l'esquisse. Au service de celle-ci la recherche des impressionnistes sur la lumi�re et les couleurs leur font d�couvrir de nouveaux proc�d�s picturaux o� la juxtaposition sur la toile des taches de couleur pure ne se fondront en un "m�lange optique" que dans l'oeil du spectateur.

 

Les ann�es qui suivirent virent un essor du courant impressionniste. Monet participa aux expositions du groupe de 1874, 1876, 1877, 1879 et 1882.

Durant ces ann�es il cr�a des chefs-d'oeuvre tels que "La Gare Saint-Lazare" (1877) et "Rue Saint-Denis- Festivit�s du 30 Juin 1878" .

Cependant ses toiles trouv�rent peu d'acqu�reurs. D�sesp�r�ment pauvre, il rechercha constamment des lieux o� la vie fut moins ch�re et v�cut � Argenteuil de 1873 � 1878, � V�theuil de 1879 � 1881, � Poissy en 1882, et � Giverny de 1883 � sa mort.

 


Gare Saint-Lazare
1877
Mus�e d'Orsay, Paris

Monet perdit sa femme, Camille, en 1879 ("Camille Monet sur son lit de mort", 1879).

DES JOURS MEILLEURS A GIVERNY

A la fin des ann�es 1880, ses oeuvres commenc�rent � attirer l'attention du public et des critiques. La renomm�e lui apporta du confort et m�me la richesse. Monet vit alors � Giverny depuis 1883 avec ses deux fils, Alice Hosched� et ses six enfants. Alice est la femme du propri�taire de grand magasin et collectionneur de tableaux impressionnistes Ernest Hosched� qui fit faillite en 1878. Monet put acheter en 1890 la propri�t� de Giverny, dans laquelle il vivait en location, et �pousera Alice (d�c�d�e en 1911) en 1892, apr�s la mort de son mari .

A cette �poque, le peintre �tait absorb� � peindre des paysages en s�rie : Les rochers de Belle-Ile (1886), Falaises de Belle-Ile (1886), Peupliers sur les rives de l' Epte (1890-1891).



   

La lumi�re est toujours le "personnage principal"' dans les paysages de Monet, et comme il avait toujours pour but de saisir un effet changeant, il adopta l'habitude de peindre le m�me sujet sous des conditions diff�rentes de lumi�re, � diff�rentes heures de la journ�e.

Il commen�a � peindre la s�rie des meules de foin qu'il poursuivit sur deux ann�es. Monet les peignit par temps ensoleill� ou gris, dans le brouillard ou couvertes de neige: Meules de foin, effets de neiges, matin (1890), Meule de foin , fin de l'�t�, matin (1891), Meule de foin au coucher du soleil pr�s de Giverny (1891).

 
Meules de foin � la fin de l'�t�,
effets du matin
1890
Photographi� au Mus�e d'Orsay, Paris



La c�l�bre s�rie de Monet consacr�e � la Cath�drale de Rouen sous diff�rentes lumi�res fut effectu�e depuis la fen�tre du 2i�me �tage d'une boutique en face de la cath�drale. Il fit 18 vues frontales.

 

Changeant de canevas selon la lumi�re, Monet suivait les heures de la journ�e, depuis le petit matin avec la fa�ade en bleu ombr� de brouillard, � l'apr�s-midi , quand le soleil disparaissant derri�re les constructions de la ville, transformait l'oeuvre de pierre �rod�e par le temps en une �trange fabrique d'orange et de bleu : La Cath�drale de Rouen, le portail et la tour Saint-Romain � l'aube (1893-1894), La Cath�drale de Rouen, le portail et la tour Saint-Romain en plein soleil (1894), La Cath�drale de Rouen (1893-1894), La Cath�drale de Rouen au cr�puscule (1894), La Cath�drale de Rouen le soir (1894)...

 


La cath�drale de Rouen.
Le portail et la tour St-Romain,
plein soleil.
Harmonie bleue et or
1894
Mus�e d'Orsay


           

LES DERNIERES OEUVRES A GIVERNY

Monet devait vivre de 1883 jusqu'� sa mort en 1926, soit plus de quarante ans, dans sa propri�t� de Giverny, dont il va transformer, petit � petit, le jardin en un ensemble d�coratif.

Monet supprime les mauvaises herbes, les haies, b�che, s�me du gazon, plante des arbres ornementaux et cr�e des s�ries de parterres de fleurs vari�es. Il produit �galement un potager pour nourrir la famille. Le soir, les enfants arrosent et d�sherbent souvent.

 

Ce qui n'�tait � l'origine qu'un verger normand d'herbe et de pommiers devient, avec la contribution de toute la famille, un jardin historique. C'est un travail de patience, que Monet poursuit avec amour. M�me quand la t�che devient trop grande pour qu'il puisse l'assumer seul, il supervise son �quipe de jardiniers (1 chef jardinier et six assistants).

Monet ach�te des graines et des plantes partout o� il va, conclut des �changes avec d'autres jardiniers. C'est lui qui parcourt les catalogues et passe les commandes, que ce soit des graines, des pots, des cloches � melon o� de ces indispensables paillassons en paille de seigle pour prot�ger le ch�ssis.

En 1893, il commence l'am�nagement de son c�l�bre "jardin d'eau" avec l'�tang aux nymph�as.

En 1899, Monet �tudia pour la premi�re fois le sujet des nymph�as (esp�ces de n�nuphars) : Les nymph�as blancs (1899). Le pont japonais (1899), Nymph�as (1914), (1917), furent les th�mes principaux de ses derni�res oeuvres.

 


Le pont japonais
sur le bassin aux nymph�as
� Giverny
1899
Princeton University Art Museum
New-Jersey

Monet laisse une oeuvre consid�rable autant par la quantit� (plus de 2000 oeuvres r�pertori�es), que par sa recherche impressionniste, expression dont il est le repr�sentant le plus typique. Le p�re de l'Impressionnisme �crira d'ailleurs � ce sujet peu de temps avant sa mort :
 



Photo du pont japonais
sur le bassin aux nymph�as
� Giverny

J'ai toujours eu horreur des th�ories... Je n'ai que le m�rite d'avoir peint directement, devant la nature, en cherchant � rendre mes impressions devant les effets les plus fugitifs, et je reste d�sol� d'avoir �t� la cause du nom donn� � un groupe dont la plupart n'avaient rien d'impressionniste."



Photo du jardin
et de la maison de Monet
� Giverny

La propri�t� de Claude Monet � Giverny est aujourd'hui un lieu de visite ouvert au public. Elle est g�r�e et entretenue par la Fondation Claude Monet.


Photo de la maison de Monet
� Giverny
Monet l�gua � l'Etat quatorze grandes toiles de ses nymph�as, qui furent plac�es en 1927, peu apr�s sa mort dans deux salles ovales du Mus�e de l'Orangerie dans le Jardin des Tuileries.

Photo du bassin aux nymph�as
� Giverny



 


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